Auto-entrepreneure et jeune consultante en
développement de projets sportifs, Claire, 25 ans, mène des projets pour
permettre aux jeunes filles et aux femmes d'avoir accès aux infrastructures
sportives.
En France et dans le monde, l’accès au sport est très inégalitaire. Les chiffres sont criants. Sur le plan national, les femmes ont deux fois moins accès au sport dans certains territoires. Certaines fédérations, pourtant très populaires, affichent, en 2016, moins de 10% de licenciées.
A-t-on encore besoin de rappeler que le sport est vecteur de mixité, qu’il a un rôle éducatif pour tous ?
Je suis de celles qui sont tombées dans le sport très jeune. Au-delà des aptitudes physiques, il a forgé mon caractère, m’a appris la mixité et la collectivité. Il m’a apporté le voyage et les rencontres. Il a été le vecteur de mon éducation.
Je viens d’une famille d’ouvriers, nous n’avions pas beaucoup de moyens quand j’étais plus jeune. Mais, face à mes adversaires, j’étais à égalité. Qu’on soit grand ou petit, noir ou blanc, riche ou pauvre, ce que l’on retient de la bataille, c’est le vainqueur.
Après le lycée, je me suis tournée vers des études de droit. En Master 1, j’ai effectué un service civique en parallèle de mes études dans une ONG d’éducation par le sport. Le déclic. La puissance du sport et de ses valeurs ont influencé mon parcours personnel. J’ai pris conscience que le sport peut transcender plus que je ne le croyais, qu’il ouvre des portes, donne confiance, éduque. En dépit de tous ces points positifs, j’ai aussi constaté que nous n’étions pas tous égaux dans son accès. Ce constat est devenu mon combat.
Lauréate de l’Institut de l’engagement en 2016, ce
combat, cette passion, prend un nouvel élan. L’Institut m’a encouragé, il a
valorisé mon engagement citoyen pour
aller encore plus loin. Aujourd’hui, j’ai fait de mes convictions un métier.
En tant qu’entrepreneure, consultante auprès de structures associatives sportives, mon combat au quotidien est d’inciter les clubs et les structures sportives pour les conduire à se poser les bonnes questions quant à leur manière de dispenser le sport. Je les accompagne dans la conduite du changement des pratiques, pour plus d’inclusion des femmes et des jeunes filles, vers davantage d’éducation. Il s’agit de les pousser à prendre en considération les problématiques liées au corps, aux contraintes familiales ou encore à la difficulté d’accepter les responsabilités et l’esprit de compétition.
Je continue d’entreprendre des projets en faveur de l’égalité dans le sport et sa mixité, à faire du sport un vecteur d’émancipation et d’éducation des publics féminins : un projet au Kenya pour l’émancipation des jeunes filles d’un bidonville, un plan de féminisation d’un club parisien pour l’accès à la pratique des jeunes filles en quartiers prioritaires. Éducation, sport et femmes sont le leitmotiv de mon quotidien.
Les acteurs du sport se doivent d’innover pour encourager, ce public éloigné du sport, de s’en rapprocher.
Par ailleurs, une fois par trimestre, je rédige la rubrique « Sportives de caractère » dans un magazine de sport au féminin. Il s’agit, non pas de dresser le portrait de grandes stars du sport, mais de valoriser les sportives comme vous et moi. Des femmes qui se dépassent. Souvent, lors des interviews que je réalise, les sportives interrogées ne se caractérisent pas comme telles.
Mesdames, vous êtes sportives, affirmez le, soyez en fières !
Crédits photo © UNICEF/UN0260574/Raherisoanjato
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